Aquamarine - Andreas Eschbach

Quatrième de couverture

« 2151, côte nord de l’Australie. La mer joue un rôle prépondérant dans la vie des hommes, qui exploitent les fonds océaniques.

 

Méfie-toi de l’eau ! Évite la mer ! Ne va jamais nager !

 

Telles sont les mises en garde que Saha Leeds, 16 ans, a entendues durant toute son enfance, car une étrange blessure héritée du temps où elle était bébé lui interdit toute activité sportive aquatique. Élevée, depuis son plus jeune âge, par sa tante sourde et muette après la mort de sa mère, elle ignore tout de son père.
À Seahaven, zone régie par les règles néo-traditionalistes, sa particularité physique fait d’elle une marginale, car tout le monde nage, plonge ou fait de la voile, et quiconque ne peut participer à ces activités s’exclut d’entrée de jeu de la vie sociale.
Saha a presque fini par accepter cette existence solitaire lorsque, poussée dans un bassin par des camarades de classe, elle manque se noyer. L’examen médical qui s’ensuit et l’amitié qu’elle noue avec le condisciple qui l’a sauvée après plus de quinze minutes d’immersion la conduisent à s’interroger sur sa nature. Bravant l’interdit, elle se risque en mer – et fait une découverte incroyable…
»

 

 

Information : l-atalante.com

Type : Livre relié

Genre : Science-fiction

Auteur : Andreas Eschbach

Publié chez : L’Atalante

Prix : 19 euros

Sorti : Mai 2017

 

Aquamarine - Andreas Eschbach

Au début du mois j’ai acheté avec bonheur un des derniers nés des Edition l’Atalante. Je l’avais vu sur leur feed Instagram et la couverture avait happé toute mon attention. Je connaissais seulement l’auteur de nom, célèbre pour Un milliard de tapis de cheveux sorti en 1995 plusieurs fois primé, ainsi que d’autres de ses œuvres. Le speech est simple on le devine par la couverture et la description mais je me tairais au cas où quelqu’un ne devine pas, on ne sait jamais.

Je m’attendais donc à de la belle SF, poétique avec les fonds marins comme décors et une réflexion sur ce qui définit le genre humain ou l’humain. Car en réalité c’est ça mon grand plaisir dans la SF, la réflexion qui nous est offerte. Et ici je suis déçue. Il y a une légère remarque sur ce qui fait l’humain, sa contradiction dans la volonté de conserver et de détruire en même temps. Le problème de la technologie est aussi très vaguement abordé : tout le monde est dorénavant doté d’une tablette, le papier a disparu, ainsi tout ce que vous faites est surveillé et tout ce à quoi vous accédé est contrôlé voir censuré. D’ailleurs j’ai beaucoup aimé la censure de Georges Orwell 1984, qui a alimenté des révoltes par sa réflexion sur la société.

Mais voilà le second problème. Eschbach nous laisse entrevoir une guerre énergétique et les troubles qui secouent une société dénaturée, où les modifications génétiques sont légions. La ville où se tient l’action est « néo-traditionnaliste » elle essaye de vivre comme nous, mais sans vraiment y parvenir et est plutôt un Eden pour les plus fortunés. On ne parle donc très peu de ce qui se passe à l’extérieur. Mais tout cela n’est pas grave, le personnage et sa particularité suffisaient à eux seuls à nous faire voyager.

Pourtant non, cela devient très vite un scénario de film adolescent du début des années 2000 où la jeune fille bizarre exclue devient finalement amie avec la reine du lycée mais se perd elle-même en chemin. (Pardon mais je ne connais aucun équivalent bibliographique à ça) Alors Andreas Eschbach ne va pas jusque-là. D’ailleurs la haine cordiale entre Saha, l’héroïne, et la reine du lycée est immuable. Mais on tombe là-dedans. Et très vite un peu avant la moitié j’ai eu le sentiment de lire un livre teenager un peu bateau. Je suis très agacée car le style est bon, vraiment c’est très bien écrit. Mais au final ça ne vole pas plus haut que le « j’ai 16 ans et je refuse d’être différente, alors je vais apprendre à me maquiller et à mettre des robes ». Et c’est un triste résumé. J’aurais peut-être moins été agacée à 16 ans, je me serais davantage identifiée au personnage. Mais à aucun moment on ne pousse la réflexion au-delà de la crise identitaire de l’adolescence et c’est terriblement dommage, car même ado on peut réfléchir.

Les personnages secondaires rattrapent peu, voire pas du tout, le niveau de qualité des personnages. Le meilleur ami, Pigrit, parait d’abord comme un intello coincé mais sympa et devient finalement parfaitement antipathique au fil des pages. Il enchaine les comportements et les réflexions d’ados bougons et donne l’image d’une parfaite tête à claque. La tante sourde et muette, est par contre très attachante, elle sue sang et eau pour Saha qui a au moins le mérite de lui en être reconnaissante.

Il faut aussi savoir que je considère qu’une bonne histoire est surtout faite par un bon méchant ! Et là rien. Déjà il n’y a pas de méchant avant le dernier quart du livre, à part une ado très agressive. Et leur existence est tellement pauvre que je ne saurais les décrire.

Alors pour résumer en trois petits points :

  • Le style est vraiment bon, c’est très bien écrit, mais l’histoire est pauvre et le niveau de réflexion très bas.
  • Les personnages sont plutôt antipathiques.
  • Je ne déconseille pas le livre, en sachant que ce ne sera pas de la grande SF mais tout de même une jolie aventure.

 

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