Les études

J’étais sûre de faire un bac L, car j’étais nulle en science-économiques et sociales et que les mathématiques sont pour moi aussi nébuleuses que la vie de ses croquettes avant d’être dans sa gamelle pour un chat. Et j’avais raison être en L c’était chouette et j’ai eu mon bac (avec un 15 en philo wesh !).

J’ai su dès la première (au lycée) que à l’université j’irai en psycho, j’ai entendu toute ma vie parler de psycho à la maison c’était fait pour moi. J’avais envie de faire des études professionnelles mais il n’existe pas de voie pro pour être psychologue. La fac c’est facile, il suffit d’apprendre et j’ai toujours eu des facilités, je vais donc en fac de psycho. Et j’avais tort. Je ne me sens pas bien en psycho. Je ne me sens pas bien du tout.

On est 700 car cette filière est réputée pour être facile. On est 700 donc beaucoup sont là pour glander. La psycho il y a beaucoup de filles. Des filles qui ne sont que des filles, elles font des clans dès le début de l’année, parlent maquillage, chevaux et garçons. J’aime me maquiller (j’ai horreur d’avoir des cernes ça donne l’air triste), les chevaux (je suis galop 5, mes parents ont eu un centre équestre pourtant j’ai d’autres mots à la bouche et mon animal préféré c’est le dragon, si si je t’assure) et les garçons (je suis même en couple avec un de ceux-là) mais je sais parler d’autres choses. J’aime les jeux vidéo, mon film de rupture c’est Rambo 4 parce que ça détend de voir des gens souffrir en mangeant de la glace, et le rose ça ne me va pas au teint.

Je me doute que d’autres étaient perdus aussi, et que surement beaucoup de ces filles « jouaient » la fille, mais on ne s’est pas trouvé. Et j’ai compris un truc. Les gens vivants, ils ont pleins de problèmes, et en fait un psychologue ne peut pas les aider. Pas les soigner en tout cas (attention pas un psychanalyste ça n’a rien à voir).

Je parle avec une amie, on parle de ma passion pour l’histoire. Je lui dis que mon rêve de gosse c’est d’être archéologue (précisément le 5ème membre de l’équipe SG 1 dans Stargate) et elle me dit que notre fac fait archéologie.

Chouette je change de cursus, je vais en histoire, j’ai trouvé ce que je ferai. Je vais être archéologue et c’est bien. Les gens sont plus normaux ici. Moins roses. La deuxième année est sympa, répétitive mais sympa. L’histoire c’est trop bien. Stage de fouille, je n’encaissement pas du tout physiquement. Je ne serais pas archéologue. Merdouille. Bon je ferai quand même historienne.

La troisième année est horrible. C’est encore les mêmes cours. Je n’en peux plus du système universitaire. On reste assis 4H par cours, à écouter. Puis 12 semaine plus tard tu récites ton cours. A quel moment de la vie d’un historien on nous coupe la flotte, l’électricité et internet pendant 4H pour réfléchir sur un sujet ? D’accord en médecine ou en étude de la fission nucléaire c’est valable. Pas en histoire. Ils sont morts, personne n’est pressé. J’avais tort, je ne serais pas historienne.

Cette troisième année c’est cette année. Cette année je me suis demandée ce que j’allais faire de ma vie. Et je me suis tournée vers ce qui m’intéressée au début : le professionnel. Je vais faire une L3 professionnelle dans l’information. C’est un domaine très polyvalent, où il faut aimer chercher, apprendre et discuter. Tiens c’est moi ça. J’aimerai rester après dans le patrimoine et la culture mais on verra bien. Je suis sereine. Je vais changer de rythme. De système. Je vais enfin faire quelque chose de concret et de tangible. Ça va être bien. Est-ce que j’ai tort ?

 

 

J’ai écrit cet article car avec le bac en ce moment et mon changement d’orientation j’ai beaucoup réfléchi à mon parcours. Je réalise que la vie n’est ni simple, ni évidente. Je le savais, mais je ne réalisais pas à quel point. Je suis contente de mon parcours. J’ai appris des choses sur le monde, la vie, j’ai rencontré mon compagnon et j’ai acquérir pleins de compétences. Mais j’aurais aimé que quelqu’un me dise tout ça.

Qu’il avait des certitudes et que le système ne lui a pas fait réaliser qu’il se trompait. Les erreurs en sont, si on en apprend rien. J’ai appris à oublier mes certitudes. Et j’espère être ce quelqu’un pour au moins pour une personne. Ne vous tournez pas systématiquement vers l’université, regardez les BTS, DU, DUT … avec des mots clefs. J’aime lire, écrire et apprendre mais pas la fac. L’université n’est pas la solution à tout. Vous avez le droit d’hésiter, vous avez le droit de vous tromper (ça c’est mes parents qui me l’ont dit). Une année dans un cursus qui n’est pas le bon n’est pas perdu. Vous avez appris des choses, sur vous, sur d’autres personnes et acquis des compétences.

Réfléchissez avant d’aller forcément à la fac. Si vous n’aimez pas apprendre de manière mécanique n’y allez pas. Je n’aurais pas dû y aller. Ce n’est pas grave, j’ai beaucoup appris. Mais j’en veux au système français qui glorifie l’université. J’en veux à mes profs qui m’ont parlé uniquement de l’université ou des prépas*. J’avais des facilités, mais je n’ai jamais aimé apprendre pour apprendre. Le professionnel me tentait pour cela, on ne m’y a pas encouragé. J’ai pourtant parlé avec plusieurs professeurs et plusieurs conseillères d’orientations.

Chaleureusement,

Louise.

 

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*ce n’est pas de la haine hein, c’est au niveau de jouer nonchalamment aux fléchettes sur leurs photos, mais je ne sais pas jouer aux fléchettes et je n’ai pas leurs photos.

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